Bilan: 130 points.
Réponses | Points | |
1. | y, C’, m’, s’, je, me, J’, j’, m’y, Elle, en, Il, j’ | 14 |
2. | A5, B12, C1, D8, E10, F2, G6, H9, I11, J3, K7, L4 | 12 |
3. | −, −, les, une, une, un, −, une, le, La, Le, une, la, une | 14 |
4. | sous, avec, sans, sur, pour, dans, de, A, sans, jusqu’à, dans, par | 12 |
5. | faisait, avait branché, jouait, est entrée, était, est allée, ai rabattu, avait dit, avait remis, avait donc dû, voulais, séchait, me suis alors aperçu, étaient, avait menti | 15 |
6. | qui, dont, que, où/dans laquelle, vers laquelle, dont le phare, où | 7 |
7. | 1. Comment vous appelle-t-on?[7] (1) 2. Quel âge avez-vous? (1) 3. Vous avez eu peur? (2) 4. Vous l’avez vu? (2) 5. Assez jeune? Vous ne pouvez pas précisez? (2) 6. Vous ne voulez pas boire quelque chose? (1) 7. Quelles cigarettes fumez-vous? (1) 8. Ça va mieux? (1) 9. Je peux vous reposer quelques questions? (2) 10. Voyons, comment était-il? Grand? Petit? (1) 11. Gros? Maigre? (1) 12. Pas de cravate? (2) 13. A quoi ressemblait-il? A un ouvrier? A un employé? (2) 14. Quand il s’est attaqué à vous, qu’est-ce que vous avez fait? (3) 15. Voulez-vous écrire tout ce que vous m’avez raconté? (3) 16. Vous n’êtes pas pressée? (2) | 27 + 5 orth. |
8. | 1. Les Français mangent beaucoup à midi. 2. J’aime moins le poisson que la volaille (ou inversement). 3. Il fait la queue au guichet depuis un quart d’heure. 4. Je ne veux pas de café noir, j’aime le café-crème. 5. Je mets les/mes bagages à la consigne pendant une heure. 6. La table a deux mètres de large. 7. Je n’ai guère vu de gastronomes trop maigres. 8. Peu d’hommes font la cuisine aussi bien que les femmes. 9. La plupart des bistrots sont fermés / ferment une partie de la journée. 10. On n’a pas encore assez de fruits. | 7 |
9. | 1. Il n’est pas sûr qu’il trouve un emploi. 2. Je regrette que ce soit toujours ainsi. 3. Je pense qu’il ne faut pas croire les slogans. 4. Je ne crois pas que nous ayons le meilleur régime. 5. Ils ont peur qu’ils ne perdent leur place. (2) 6. Tu espères que les salaires seront augmentés? / Espères-tu que les salaires soient augmentés? | 7 |
10. | 1. je savais, 2. vous devez, 3. il avait fallu, 4. tu voulais, 5. nous avions pu, 6. aurais su, 7. devriez, 8. aurait fallu, 9. voudrait, 10. aurait pu. | 10 |
Compréhension écrite
Bilan: 12+ 20 + 10 + 20 = 62 points.
2. (12 points) L’idéal des jeunes: | 1 – Eric, Xavier, Adrien, Valérie, Flo 2 – Eric, Valérie, Flo, Gérard 3 – Adrien, Valérie, Flo 4 – Adrien, Flo 9 – Flo, Line 10 – Eric, Adrien, Line 11 – Flo 12 – Naïma, Antoine, Franck |
3. Grille d’évaluation (v. p. _________): 20 points.
4. 1) Adrien, Flo; 2) Naïma, Franck; 3) Valérie; 4) Xavier: 5) Line; 6) Antoine; 7) Eric; 8) Gérard. (10 points)
5. Grille d’évaluation (v. p. _________): 20 points.
Compréhension orale
Enregistrement 16.
Bilan: 24 + 8 orthographe, morphosyntaxe = 32 points.
1. (1 point) L’Université de tous les savoirs
2. (3 points)
Françoise Estèbe est journaliste, animatrice de cette émission.
Tobie Nathan est professeur de psychologie clinique à l’Université de Paris 8.
3. (3 points) Elle est suspecte parce qu’elle est héritère de l’hypnose qu’on fait dans les foires. C’est pourquoi les collègues des sciences dures n’aiment pas la psychothérapie.
4. (8 points)
4.1. Toutes les autres branches de la psychologie analysent ce que fait le sujet, tandis qu’en psychothérapie on analyse ce que fait le psychologue. Elle est donc la seule à occuper une place qui correspond à la méthodologie expérimentale.La psychothérapie est seule parmi les disciplines de la psychologie qui centre le problème de cette manière.
4.2. 80% des étudiants qui s’inscrivent en psychologie veulent se destiner à la psychothérapie, en France au moins.
5. (3 points) On sent qu’elle contient des promesses de savoir de compréhension et d’utilité.
6. (6 points)
forts: A la différence de toutes les autres branches de psychologie, elle a une méthode qui est centrée sur le chercheur et non pas sur le sujet. Elle attire les jeunes: en France, 80% des étudiants en psychologie veulent avoir cette spécialisation.
faibles: Elle est héritière de l’hypnose, elle n’a pas de vraie méthodologie scientifique.
Transcriptions
A l’écoute de la radio française
Séquence 1
Enregistrement 1. 15/04/03 France Inter «Alter ego: Peut-on échapper à la mode»(1er extrait) 2'42"
Patricia Martin: Alors justement votre livre tous les deux vous êtes on va dire l’un vous Pierre Antilogus vous êtes journaliste vous êtes écrivain vous êtes scénariste / Trétiack Philippe de son prénom / vous êtes grand reporter à Elle on vous lit régulièrement vous êtes également écrivain / vous êtes de fins observateurs de nos façons d’être / vous avez en plus l’habitude / de travailler ensemble ce n’est pas le premier livre que vous commettez tous les deux / qu’est-ce qui a fait que vous avez eu envie d’écrire sur la mode sur ce sujet-là en particulier
Ph.T.: Bah avec Pierre Antilogus ça fait un certain nombre d’années que on essaie d’écrire des livres drôles / qui soient représentatifs de la société / on essaie d’être des observateurs de la société alors on a / on peut parler de politique on peut parler de choses diverses comme ça et euh
P. M.: Ah ben là vous parlez aussi de politique
Ph.T.: Ah bien sûr alors / c’est-à-dire qu’en fait je crois que ce qui nous plaît c’est le côté catastrophiste / ce qu’on a envie c’est de raconter quelles sont les menaces qui pèsent sur nous / mais de les prendre / toujours par un côté qui paraît totalement futile / on a l’impression que la mode / c’est un truc bon qu’on aime on aime pas on suit on suit pas / en fait on s’aperçoit qu’y a un formatage / des esprits que y a peut-être un embrigadement / et à partir d’une idée qui est une petite idée on va la tirer / et on a et ça a bien fait une catastrophe quoi / voilà
P.M.: Oui mais la question que vous posez est grave / parce que ça veut dire que si on s’habille comme tout le monde / on risque de penser comme tout le monde
Ph.T.: Oui
P.A.: Oui c’est ça
P.M.: Oui
Enregistrement 2. 15/04/03 France Inter «Alter ego» Sujet: la mode (2e extrait) 2'50"
P.M.: Mais ça c’est vrai que les gens dépensent de plus en plus et les jeunes bien sûr dépensent de plus en plus d’argent pour s’habiller / le logo / le sigle / c’est quelque chose ça aussi vous vous en moquez dans votre livre Pierre Antilogus / c’est quelque chose d’important / et quelquefois on se résume à ça quoi il faut être habillé en / on devient la marque qu’on porte
P.A.: Oui c’est une définition une définition minimale de soi mais qui est suffisante / on a évoqué aussi dans le bouquin / on a poussé ça à l’extrême avec ce qu’on appelle le vêtelangue / finalement on campe deux intellectuels / des gens qu’on connaît un petit peu disons / qui ont émis cette idée que finalement le summum de la démocratie ce sera le jour où on aura plus à parler / où on pourra exprimer sa personne ses désirs uniquement par ses vêtements / et bon là encore c’est là encore c’est exagéré c’est poussé jusqu’à l’absurde mais là encore / on est déjà entré dans quelque chose comme ça / parce que comme vous le faisiez très justement remarquer comme Jean-Pierre l’a vu lui-aussi / aujourd’hui / un logo / ça vaut tous les discours / vous êtes Nike / vous êtes Lacoste vous êtes Reebock ça veut dire des choses c’est une appartenance c’est une façon / d’être alors / quand on regarde les spots de pub de toutes ces marques on voit bien un petit peu / les idées qui sont avancées c’est / on est rapide on est léger on est fort / et tout ça / ça suffit presque à se définir / on n’a plus besoin de parler / on n’a plus besoin de communiquer autrement que par son image / c’est un danger
P.M.: Ça montre autant que ça cache enfin je sais pas finalement
Ph.T.: Il faut dire que on voit chaque jour tous hein plusieurs milliers de logos / on en croise / on dit que les Américains voient dix mille par jour nous on ne doit pas être trop loin de ça je pense / on s’en rend pas compte mais il y en a dans ce studio
P.M.: Effrayant
Ph.T.: Y en a partout / et donc pour arriver à sortir du lot / vous imaginez ce que ça veut dire en terme d’investissement financier pour arriver à faire qu’un logo soit plus repéré qu’un autre / c’est pour ça qu’on peut estimer que / un jour ou l’autre c’est la projection politique de l’affaire / pourquoi pas puisqu’en fait l’idée d’un logo / c’est que ça vous ouvre une porte où vous adhérez d’un seul coup / à un certain nombre de qualités qui sont censées à être portées ce que dit Pierre où il est / légèreté modernité mouvement puissance tout ce qu’on veut séduction / chaque marque a son comme ça son territoire qu’elle développe / et que on est censé comme avec une espèce de potion magique / on est censé à acquérir / en revêtant finalement ce costume donc c’est ça l’idée
Enregistrement 3. 07/04/2003 France Inter «L’humeur vagabonde». 6'07"
Texte intégral: chanson d’Alain Souchon
FOULE SENTIMENTALE
oh la la la vie en rose1
le rose qu’on nous propose
d’avoir les quantités d’choses
qui donnent envie d’autre chose
aïe on nous fait croire
que le bonheur c’est d’avoir
de l’avoir plein nos armoires
dérisions de nous dérisoires car...
foule sentimentale
on a soif d’idéal
attirée par les étoiles, les voiles
que des choses pas commerciales
foule sentimentale
il faut voir comme on nous parle
comme on nous parle
il se dégage
de ces cartons d’emballage
des gens lavés hors d’usage2
et tristes et sans aucun avantage
on nous inflige
des désirs qui nous affligent
on nous prend faut pas déconner3 dès qu’on est né
pour des cons4 alors qu’on est
des
foules sentimentales
avec soif d’idéal
attirées par les étoiles, les voiles
que des choses pas commerciales
foule sentimentale
il faut voir comme on nous parle
comme on nous parle
on nous claudia schieffer5
on nous paul-loup sulitzer6
oh le mal qu’on peut nous faire
et qui ravagea la moukère7
du ciel dévale
un désir qui nous emballe
pour demain nos enfants pâles
un mieux, un rêve, un cheval
foule sentimentale...
avec soif d’idéal
attirées par les étoiles, les voiles
que des choses pas commerciales
foule sentimentale
il faut voir comme on nous parle
comme on nous parle
NOTES
1voir la vie en rose ® | voir la vie du bon côté |
2 des gens lavés hors d’usage ® | vieillis, fatigués |
3déconner ® | dire ou faire des bêtises (grossier) |
4on nous prend pour des cons ® | pour des sots, des stupides (grossier) |
5on nous claudia schieffer ® | on nous rabat les oreilles avec Claudia Schiffer [klO - dja - òi - fe:r], top-modèle très en vogue. Elle a fait des publicités pour des produits de beauté, des voitures, etc |
6on nous paul-loup sulitzer ® | Paul-Loup Sulitzer [pOl - lu - sy - li - dze:r], auteur de best-sellers, romans d’une qualité très médiocre mais accessibles pour tout public |
7la moukère ® | la femme en argo ravager - bouleverser |
Kathleen Evin: Alain Souchon «Foule sentimentale» / Philippe Corcuff cette chanson précisément d’Alain Souchon / elle est présente dans votre livre et je trouve que d’ailleurs qu’elle voisine assez bien avec Levinas / et c’est vrai que ce type de chanson exprime sûrement / ce désenchantement des foules sentimentales / qui ont soif d’idéal et à qui on impose des désirs qui sont pas les leurs / mais ça montre aussi l’impossibilité de combler le fossé / avec ceux qui sont supposés nous parler / de la politique de la vie / ensemble
Philippe Corcuff: Oui c’est-à-dire qu’y a un désenchantement mais y a / je pense que la force de la chanson c’est / c’est de nous amener à renouveler un peu mieux que certains sociologues ou philosophes la critique sociale / c’est-à-dire au lieu d’avoir le énième discours de Chomsky sur l’abrutissement des gens par les médias / l’américanisation etc / on a quelqu’un qui nous dit oui il y a de l’aliénation dans la consommation culturelle de masse / dans la consommation en général / mais aussi y a / une dignité du consommateur c’est-à-dire il est pas complètement idiot / il est pas simplement aliéné / et il a des désirs utopiques aussi / des choses pas commerciales donc y a cette tension entre / le rouleau compresseur de la commercialisation et puis la dignité du spectateur et ses rêves utopiques / et là on a un modèle beaucoup plus intéressant plus complexe de / pour critiquer ce que c’est que le monde / alors évidemment dans cette chanson / mais dans la plupart des matériaux culturels que j’analyse / y a pas la politique directement / parce que / i(l) semble qu’on ne puisse pas articuler à partir de la politique des choses comme ça.
Test: compréhension orale.
Enregistrement 4. 08/05/1996 BFM «Voix Off» 3'46"
Anita Rudman: (...) donc depuis bientôt 22 ans vous êtes une patronne d’un genre très particulier puisque vous avez lancé / l’école du cirque et qu’à ce titre vous recevez un grand prix Montblanc pour les artistes / alors en quelques mots / en quelques chiffres / pour commencer / l’école du cirque c’est quoi aujourd’hui
Annie Fratellini: Aujourd’hui c’est très différent de ce que c’était au départ / mais la volonté est la même / de former de jeunes artistes / à partir de jeunes qui n’ont jamais connu le cirque / donc de jeunes extérieurs au cirque / nés à l’extérieur du cirque / et c’est vrai qu’il y a 22 ans il n’y avait pas d’école / et que le cirque était réservé à ceux qui comme moi y étaient nés / donc depuis / nous avons atteint notre but / beaucoup de jeunes sont sortis au moins deux mille en tout cas ont continué / vraiment ont participé à l’école je veux dire participer parce qu’ils ont aidé en même temps / à ce que l’école se maintienne / et sur ce nombre il y a au moins deux cents qui ont refait une nouvelle génération d’enfants de la balle / alors aujourd’hui l’école est installée je dirais installée parce que j’ai réussi à construire un chapiteau vraiment avec des / une enceinte en mur / en vrai mur / en dur / avec une toile qui recouvre ce mur d’enceinte / une vraie piste / une vraie entrée de piste / on peut y monter des gradins quand on y fait des spectacles / ce qui se passe en fin d’année pour présenter nos élèves ou quelquefois pour des spectacles un peu extraordinaires / et puis / en fait avec très peu de subventions / ce dont je suis très fière parce qu’en fait je crois qu’il est important / de réussir une chose même qui est / qui doit être aidée malgré tout / mais de la faire / sans avoir trop de subventions / sinon si vous êtes trop aidé au départ en fait / vous n’aurez pas la possibilité après de régir ça comme une affaire en fait
A.R.: Alors justement ces subventions aujourd’hui / on peut savoir à combien elles s’élèvent et qui les provisionne / Annie Fratellini
A.F.: Oui / alors nous avons 3 niveaux à l’école du cirque 3 sections / nous avons d’abord / les enfants qui viennent le mercredi et le samedi / pour cela nous ne recevons pas de subventions / ce sont les parents qui nous subventionnent / en payant 400 francs par élève et par mois / ils sont une centaine d’enfants qui viennent à partir de 8 ans le mercredi et le samedi / donc en dehors de leur scolarité / et puis après il y a une section / qui est prise qui est en charge / par l’Education Nationale / et les professeurs alors à ce moment-là ils sont payés par l’Education Nationale / c’est le français, les maths tout le programme obligatoire
A.R.: D’accord il faut bien comprendre que le terme d’école se valide aussi du point de vue de l’enseignement qui n’est pas simplement / celui de la balle comme vous disiez joliment hein
A.F.: Voilà c’est-à-dire qu’au départ / il m’a paru important de créer une autre section / qui justement accueillerait des enfants qui ne savent pas au départ qu’ils veulent faire du cirque / mais s’ils n’en font pas / pourront être justement intégrés à la vie du cirque / par la technique c’est-à-dire en construisant du matériel de cirque / et nous leur apprenons à construire une chaise spécifique pour un clown / ou pour faire des équilibres / ou un gradin pour
A.R.: C’est ça donc ils ne construisent donc pas simplement leur corps / ou leur esprit en apprenant aussi la mathématique ils peuvent aussi construire ce qui va faire l’environnement / de ce monde scintillant magique
A.F.: Et c’est aussi une réinsertion pour eux pour plus tard / et puis quelquefois c’est évident que tous ne peuvent pas devenir des artistes / ils leur faut un don / et ça le don aucune école ne peut le leur donner s’ils ne l’ont pas en eux / c’était important donc de leur permettre quand-même de vivre une vie exceptionnelle
Séquence 2
QUE TRANSMETTRE A NOS ENFANTS?
Marc Ferro & Philippe Jeammet
avec Danièle Guilbert.
Mot de l'éditeur
Tout semble devenu mouvant. Ce qui était solide hier se dérobe aujourd'hui à telle enseigne que l'on n'ose plus envisager demain. Tout est devenu sujet d'interrogation, rien ne semble définitivement acquis. Nous avons le sentiment de vivre au milieu d'un vaste chantier, et d'un chantier jamais terminé: le système éducatif, les institutions, la morale, la religion... tout est remis en cause, bousculé. Du coup, la question nous habite, lancinante: que transmettre, comment transmettre? Ce que nous voudrions transmettre a-t-il encore une valeur? Ne sommes-nous pas déjà passés d'une civilisation de la transmission à une civilisation de l'information, où tout passe et se mêle dans un flux continu, sans hiérarchie ni durée ni mémoire?
Il n'existe pas, Dieu merci, de «spécialistes de la transmission». Mais parmi les sciences humaines, deux semblent plus particulièrement concernées: la psychologie et l'histoire. La première s'intéresse au devenir de l'individu, la seconde à celui de la société. Un psychiatre réputé pour sa connaissance des adolescents et un historien de la période contemporaine qui s'est penché sur la manière dont on raconte l'histoire aux enfants ont accepté de confronter leurs expériences et leurs points de vue.
Marc Ferro, directeur des études à l'EHESS, codirecteur de la revue Les Annales, est spécialiste de l'histoire de l'Union soviètique et de la seconde guerre mondiale.
Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, psychanalyste, est chef de service de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte à l'Institut mutualiste Montsouris (anciennement hôpital de la Cité universitaire).
Danièle Guilbert, éditrice de livres qui rendent compte de l'actualité et des mutations de société, a organisé ce dialogue.
Enregistrement 5. 12/12/2000. Europe 1. Emission «L’autorité des parents», invité Philippe Jeammet, psychiatre, auteur de «Que transmettre à nos enfants» (1er extrait) 1'51"
Animateur: Alors nous reviendrons avec vous le professeur Jeammet sur les questions qui se posent et celles qui nous sont posées au 01.42.32.15.15. / sur l’absence du père / sur l’autorité paternelle / sur la télé / sur le portable / il y a des questions qui viennent aussi sur la dépression de l’enfant / la psychologie du nourrisson etc / je rappelle que votre livre / il a une particularité ce livre «Que transmettre à nos enfants» aux éditions du Seuil / vous l’avez écrit avec un historien hein / c’est-à-dire Marc Ferro c’est pas / vous vous êtes psychiatre / c’est pas un médecin c’est un historien
Ph.J.: C’est un historien mais en fait on a écrit à trois / c’est-à-dire c’est une journaliste Danièle Guilbert qui nous a réunis / et qui a dit au fond en tant que / femme je me pose un certain nombre de questions sur la transmission à l’heure actuelle / je voudrais avoir l’avis de l’historien du psy
Animateur: L’histoire étant notre transmission hein
Ph.J.: Voilà et donc c’est un livre à trois / c’est pas un livre à deux c’est un livre à trois parce qu’elle est toujours présente et que c’est elle d’ailleurs qui a organisé au fond ce dialogue qui est partie du point de vue / je dirais naïf / de l’extérieur de la personne dans la vie qui se pose des questions sur au fond qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui de la transmission avec de l’évolution du monde / mais c’est pas un livre recettes / comme vous l’avez remarqué / c’est un livre / qui doit je crois nous aider à penser la trasmission / mais qui ne donne pas des recettes toutes faites parce que je crois que le problème de la transmission c’est qu’elle se crée
Animateur: Philippe Jeammet notre invité aujourd’hui à tout de suite chers amis
Enregistrement 6. (2e extrait) 3'47"
Animateur 1: Alors à l’inverse de l’enfant qui est mal traité ou qui est un peu enlevé rudement y a celui qui est hyperprotégé en particulier dans ce qui est de lui transmettre des choses / au moins je voudrais que vous nous parliez de ce que j’appelle le fantasme du mercredi / c’est-à-dire / ces enfants qui font musique danse chinois peinture gymnastique rythmique et autres / qui ont un parcours d’ailleurs / est-ce que c’est que les parents se débarrassent est-ce que c’est le complexe de ne pas trop transmettre
Ph.J.: Tout est possible / je crois que c’est surtout qu’y a une anxiété derrière tout ça des parents quand ça abuse c’est le problème de l’excès tout excès si vous voulez est excessif / c’est-à-dire / il se fait au détriment de l’épanouissement de l’individu / il faut laisser une place à l’enfant pour rêver pour s’amuser pour avoir ses jeux / et en même temps lui fournir des activités et ceux qui abusent des activités / je parle des parents / c’est en général qu’ils sont anxieux / ont peur justement de ne pas donner ce qu’i(l) faut / et à ce moment-là essaient de maîtriser les choses
Animateur 1: Mais que pense le psychiatre devant ces enfants qui rentrent le soir après une journée qui vaut largement les 35 heures des parents / qui rentrent à la maison et qui ont encore du boulot jusqu’à 8 heures 8 heures et demie le soir
Animateur 2: Est-ce que c’est la règle
Animateur 1: Oui je pense souvent
Ph.J.: Oui mais je crois que là encore ça dépend de l’atmosphère et d’abord des capacités de l’enfant / y a des enfants quand même qui ont des capacités de travail assez différentes il faut aussi en tenir compte / y en a qui ont une grande capacité à lire qui ont besoin aussi de se dépenser aussi physiquement / il faut donc être au contact des besoins de l’enfant / et y répondre d’une manière qui soit épanouissante et qui ne soit pas / uniquement / dans la recherche de la performance / vous voyez on sent bien qu’un enfant est épanoui s’il est épanoui en travaillant beaucoup bah c’est très bien / et si au contraire il est sous une espèce de contrainte et où c’est pas le plaisir l’intérêt qui l’emporte mais la nécessité de devoir s’occuper / parce que dès qu’il n’est pas occupé y a une inquiétude de sa part ou de la part de ses parents / là on est dans l’excès
Animateur 2: Alors dans votre livre vous parlez du bonnet d’âne parce qu’on en revient à l’autorité / l’autorité par exemple des enseignants / vous parlez vous dites le bonnet d’âne a disparu / mais les enseignants font beaucoup plus de mal / en portant des jugements de valeur sur les élèves / non pas dire / ton travail a été mal fait / mais tu es nul
Ph.J.: Voilà tout à fait exactement / et là c’est quelque chose qui me préoccupe beaucoup parce que / y a une confusion souvent dans la discussion à tous niveaux avec les éducateurs avec les enseignants avec les parents / entre poser des limites / voire interdire voire sanctionner / et humilier quelqu’un / poser des limites sanctionner / c’est juger le comportement limiter le comportement c’est arrêter un effet nocif et donc c’est / donner une liberté à l’enfant / sur le moment il est contrarié / si on a un PV ou si on a brûlé un feu rouge on râle bon / mais on s’en souvient pas trois jours après / si à cette occasion-là on fait une réflexion sur votre personne / vous avez vraiment une vraie tête à griller un feu rouge vous avez l’air complètement abruti (presque inaudible) / et bien là vous voyez il y a quelque ici la haine (presque inaudible) / c’est-à-dire une blessure le feu rouge est porté à l’intérieur de vous et ça il faut bien différencier / humilier il ne faut jamais chercher à humilier quelqu’un / par contre / i(l) faut pouvoir interdire
Animateur 1: Et ça / ça revient souvent dans vos propos dans votre bouquin / ça revient dans votre livre ça revient souvent / hein cette différence c’est-à-dire que ne pas s’attaquer à la personne mais s’attaquer au geste
Ph.J.: Mais tout à fait
Animateur 1: Au fait
Enregistrement 7 (3e extrait) 3'44"
Animateur: Alors autre gros problème et autres coups de fil nombreux sur la télévision / aujourd’hui les chiffres montrent que les enfants regardent plus la télévision en heures qu’ils ne vont à l’école / et deuxièmement que la plupart du temps ils le font seuls / c’est-à-dire soit pour laisser les parents dormir soit parce que les parents ne sont pas encore rentrés / alors qu’est-ce que vous dites à ça comment doit-on utiliser la télé comme moyen de transmission d’abord
Ph.J.: Ben vous voyez là encore la télé c’est un formidable outil de transmission ça a été une ouverture sur le monde ça a un effet de stimulation et de maturation d’un certain nombre d’enfants / et parce que justement ça a cet effet-là ça peut être dangereux
Animateur: Mais concrètement
Ph.J.: C’est dangereux mais très concrètement / si le sujet là encore / tire de la télé l’essentiel de ses sources d’information / est seul face à la télé sans adulte avec qui pouvoir en parler / et va trouver dans la télé un refuge / par rapport à une absence de relations avec les parents / vous voyez c’est cet excès et cet aspect de refuge
Animateur: Mais alors par exemple / exemple concret / le journal télévisé qui est quand même la grand-messe de télévision qui généralement réunit toute la famille / est-ce que les enfants peuvent le regarder à partir de quel âge peuvent-ils le regarder déjà / à votre avis
Ph.J.: Oui moi je crois que le journal télévisé / il peut être pour moi regardé dès le très tôt bon / qu’y a pas de raisons si vous voulez que quand / parce que c’est illusoire de penser qu’on va dès qu’un enfant apparaît on va couper le journal télévisé donc ce qui se fait de fait je crois qu’il faut le laisser / et que par contre il va falloir l’accompagner c’est-à-dire qu’il ait une possibilité de parler c’est-à-dire ne pas rester silencieux devant les informations les images / mais d’arriver à en parler
Animateur: Qu’est-ce que dirait le professeur Jeammet à ces enfants / aux petits enfants devant les images du petit Palestinien / qui est tué au bon moment de la soupe
Ph.J.: Mais je crois que
Animateur: Mais vous dites quoi concrètement vous / comment vous réagissez
Ph.J.: Mais j’essaie justement de vous le dire / je pense que concrètement il faut pouvoir / à ce moment-là / dire le côté terrible bon de la situation et commenter comment on en arrive là / pourquoi ça se passe comme ça c’est-à-dire que on a aussi / le devoir de protéger des enfants et de pas les mettre dans des situations de danger et que de l’autre côté quand on voit un enfant / et bien il faut à tout prix bien entendu / préserver sa vie / le protéger / qu’y a quelque chose de dramatique mais que malheureusement / et on est pris dans des situations / parfois de danger où / donner un enchaînement et que là / la prudence des adultes c’est pour ça que les adultes / ont besoin de protéger les enfants et de leur dire y a des lieux y a des places y a des situations où vous ne pouvez pas aller et en profiter pour parler justement surtout s’il est au point de la puberté / des sorties que si on empêche de sortir le soir / si on veut pas qu’il soit seul dans cette situation c’est pas pour l’embêter / c’est parce que dans le monde il y a en effet un certain nombre de risques / et que ces risques il faut pas les prendre inconsidéramment / oui c’est peut être autre chose il n’y a pas là aussi une recette / c’est un climat / c’est-à-dire qu’il faut qu’à cette occasion / on évite de faire tomber l’enfant dans un monde binaire / c’est-à-dire y a le bon y a le mauvais et c’est-à-dire en donner une situation de guerre
Test: compréhension orale.
Enregistrement 8. 27/12/00 France Info Chanson du siècle par Bernard Stéphane. 3'29"
1965 / cette année-là un Russe puis un Américain marchent dans l’espace et Barbara écrit Ma plus belle histoire d’amour (chanson)
Nous sommes donc en 1965. Barbara, après s’être exclusivement produite depuis une dizaine d’années dans des cabarets tels L’Ecluse [8] en interprétant des chansons autres que les siennes, se décide enfin à interpréter ses propres couplets-refrains. Cependant elle n’a pas en elle une confiance illimitée et y va presqu’à reculons, ne s’apercevant pas qu’autour d’elle et pour elle les professionnels du spectacle et le public bouge. Et alors elle en a la révélation: le 15 septembre 65, jour où France Inter organise en direct toute une journée Barbara. A la fin de cette journée, sur la scène de Bobinot elle découvre à l’orchestre, au promontoire, au balcon un public enthousiaste qui la couvre d’aplaudissements, de roses, de rappels. Alors en sortant de Bobinot, à l’issue du spectacle elle écrit d’un trait Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous. Merveilleuse déclaration d’amour au public. «Cela m’est venu comme ça, a-t-elle raconté, le succès de ce soir m’avait tellement bouleversée». Bouleversée, déchirée, elle ne pouvait écrire que dans ces états-là, Barbara. Elle est partie le 24 novembre 1997... Mais non, ce n’est pas vrai, elle est là...
Ici-même, vous en souvenez-vous?