Admirer Paris est à la portée de tout le monde.
L'aimer est un art dont la science nous vient
progressivement, épouse notre manière de vivre
et se confond peu à peu avec notre instinct
du bonheur.
Jacques de Lacretelle
Montmartre (mont Martyr) tirerait son nom du martyre de St. Denis, premier évangéliste de Paris, qui fut décapité sur la butte et aurait marché ensuite jusquà sa sépulture! Au-delà de la légende, rien n'est plus contrasté que Montmartre. Ici, le meilleur côtoie le pire, et les monuments ne sont, pour une fois, pas là pour concilier les extrêmes. Le meilleur, ce sont les environs des Abbesses et de la rue Lepic, restés populaires et villageois. Le pire, c est la place du Tertre, près du Sacré-Coeur, avec ses portraitistes plus ou moins talentueux. Le quartier conserva longtemps son aspect champêtre, puisquil ne fut intégré à Paris qu'en 1860. Après la guerre désastreuse contre la Prusse, les esprits irréductibles y tirèrent les premiers coups de feu de la Commune. Par la suite, la bohème artistique s'installa dans les ateliers et les cabarets alentour pour en faire la patrie de l'art du XXe siècle.
Le nom de la place Blanche évoque la farine des 30 moulins de la butte et le plâtre extrait des carrières de gypse que lon convoyait vers Paris. Avant d'être remblayé, le sous-sol ressemblait en effet à un gigantesque gruyère.
Le Moulin_Rouge. Ce moulin-là n'a jamais moulu que la monnaie des clients! C'est en tous les cas le plus célèbre cabaret montmartrois. Tououse-Lautrec venait y peindre la troupe du cancan français, ballet symbole du gai Paris: la tradition est restée pour le plaisir des touristes.
Le moulin de la Galette. C'est l'un des derniers survivants de la minoterie montmartroise. Aujourd'hui, les ailes du moulin coiffent l'entrée d'un restaurant. Dès 1840, les Parisiens venaient ici prendre un bol d'air et une part de galette. À la fin du XIXe siècle, le moulin devient l'un des bals-musettes les plus gais de Paris, toutes les cousettes du quartier s'y donnent rendez-vous. En 1876, Renoir exécute sur place l'immense toile qui porte son nom.
Le cabaret du Lapin agile doit son nom à l'enseigne peinte par A. Gill représentant un lapin sortant d'une casserole. Aristide Bruant, son propriétaire, y insultait à plaisir les bourgeois ravis. Plus tard, le cabaret fut fréquenté par Apollinaire, Max Jacob et Picasso.
Le décor a peu changé, les tableaux s'entassent toujours sur les murs. À coté se trouvent les carrés de vignes où se déroule les fêtes des Vendanges.
C'est du bon vin de Montmartre, qui en boit pinte en pisse quatre, - disait un vieux dicton populaire. Dès le XVII siècle, les vignerons-laboureurs constituaient le gros de la population montmartroise. Plus étonnant encore, à l'époque reculée de la guerre de Cent Ans, le vin produit en Ile-de-France était le seul qui fût français, puisque le bordeaux d'Aquitaine, lui était anglais. Sous l'Empire la production totale s'élevait à deux millions dhectolitres. Mais l'urbanisation galopante eut raison du vin parisien. À Paris même, la piquette de Montmartre fait plutôt partie du folklore, de même que les I2 ceps du square de St-Germain-des Près, purement décoratifs.
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Le Sacré-Coeur. Immuable repère au sommet de la butte, cette église- chantilly romano-byzantine à la blancheur rayonnante est un des emblèmes de la capitale.
Au lendemain de la guerre de 1870, on décida d'expier les rimes de la Commune par la construction de cette basilique. Il fallut les oboles de dix millions de fidèles et l'endurance de quarante années de travaux pour mener à bien son édification!
L'intérieur est décoré d'une mosaïque immense due à Merson. Le campanile renferme une cloche de 19 t, offerte par des paroisses savoyardes, que 28 chevaux s'épuisèrent à hisser jusque-là! Au sommet du dôme, on embrasse du regard un merveilleux panorama.
Notes:
sépulture f
côtoyer
Toulouse-Lautrec (Henry de) - ( ), (1864-1901), , , , .
l'un des bals-musettes les plus gais
Merson (Luc-Olivier) (1846-1920), , ; ; . 50 100 ( )
